Le coût de l’uniforme scolaire est ce qu’en font les établissements prescripteurs. En effet, ce sont les spécifications qu’ils définissent dans leur cahier des charges qui aboutissent, in fine, à des niveaux de prix sensiblement différents.
Rappelons tout d’abord qu’un établissement qui souhaite assurer une certaine homogénéité de style vestimentaire parmi ses élèves n’est pas obligé de recourir à l’uniforme. La plupart des écoles se contentent de fixer des règles qui viennent encadrer les choix de vêtement des élèves : un code couleur, l’interdiction de certains articles (par exemple, pas de chaussures de sport en dehors des cours de sport) ou à l’inverse des obligations (par exemple, les hauts doivent avoir un col, ce qui revient à autoriser chemises et polos mais à interdire les T-shirts).
Lorsqu’un établissement décide de prescrire un uniforme, et pas seulement un ensemble de règles, c’est soit qu’il s’agit d’aller plus loin dans l’affichage d’une identité commune, soit pour profiter des effets volume d’un achat groupé des vêtements.
C’est alors qu’interviennent un certain nombre de décisions qui, même si elles sont prises en considération d’autres motifs, auront un impact économique significatif. Voici les principales, sans prétention à l’exhaustivité.
Le nombre de pièces de vêtement composant l’uniforme
Un uniforme, ce peut être une seule pièce de vêtement – en ce cas, le plus souvent, un pull ou un sweat-shirt marqué au logo de l’établissement – le reste de la tenue étant laissé au libre choix des élèves. A l’opposé, certains établissements incluent dans leur uniforme la quasi-totalité des composantes de l’habillement – pantalons ou jupes, chemises ou polos, pulls, cardigans, sweat-shirts ou blazers, parfois cravates ou foulards, casquettes, collants ou chaussures, voire cartables ou encore vêtements de sport.
On pourrait formuler ainsi la question de principe que chaque établissement doit se poser à cet égard : jusqu’où faut-il normaliser la tenue des élèves pour atteindre les objectifs assignés à l’uniforme scolaire dans la philosophie éducative de l’établissement ? En tout état de cause, c’est évidemment un paramètre majeur du coût de l’uniforme pour les familles.
L’uniforme est-il porté quotidiennement ou non ?
Dans certains établissements les élèves portent l’uniforme tous les jours ; dans d’autres, c’est seulement une fois par semaine, par exemple pour marquer d’un rituel spécifique le dernier jour de classe avant le week-end. En termes budgétaires, c’est important car un uniforme porté au quotidien nécessite plusieurs exemplaires de chaque pièce afin d’avoir toujours un exemplaire propre à disposition, le temps de faire la lessive des exemplaires salis.
Le type de vêtements choisis
Certaines pièces de vêtement sont structurellement plus coûteuses que d’autres, à raison des matériaux utilisés ou de la complexité des opérations de confection (découpes, coutures, boutonnières, fermetures éclairs, etc). Ainsi par exemple, un blazer coûte plus cher qu’un cardigan, qui lui-même coûte plus cher qu’un pull. Ou encore une chemise coûte plus cher qu’un polo, qui lui-même coûte plus cher qu’un T-shirt. A l’intérieur même d’une catégorie de vêtements, on retrouve des distinctions similaires en fonction de paramètres qui peuvent paraître anodins mais pèsent sur les coûts : par exemple, un sweat-shirt à col V coûte plus cher qu’un sweat-shirt à col rond, un sweat-shirt à capuche zippé coûte plus cher qu’un sweat-shirt à capuche non zippé.
Le niveau de qualité des vêtements
Les uniformes scolaires sont rarement des vêtements de luxe, encore que certains établissements s’enorgueillissent de faire appel à des créateurs de mode pour concevoir leurs modèles. Mais même sans aller sur le terrain du luxe, il y a des écarts de prix significatifs en fonction de paramètres de qualité tels que la densité du tissu (mesurée généralement en grammage par mètre carré), les matériaux entrant dans sa composition (coton ou synthétique, bio ou pas, recyclé ou pas), la qualité des finitions (coutures, ourlets, boutons), la continuité des séries.
La combinaison de ces paramètres se traduit concrètement par le fait que le vêtement va résister plus ou moins à un usage intensif, se déformer ou au contraire rester intact au fil des lavages, être homogène d’une commande à l’autre ou au contraire instable en fonction des lots de production qui peuvent être confiés à des usines différentes, etc.
Selon l’usage que chaque école envisage pour son uniforme, ces critères sont importants ou non : un sweat-shirt qui ne sera utilisé que ponctuellement, pour quelques occasions dans l’année, n’a pas besoin d’être aussi robuste qu’un autre qui sera porté quotidiennement.
Le marquage des vêtements
Les uniformes scolaires sont généralement brodés ou imprimés à l’effigie de l’établissement qui les prescrit. Là encore, les spécifications du marquage sont lourdes de conséquences budgétaires : va-t-on marquer toutes les pièces de l’uniforme ou seulement certaines ? Le marquage devra-t-il être réalisé en broderie ou en impression ? En quel format ? En combien de couleurs ?
A titre d’illustration, le marquage en sérigraphie se fait une couleur à la fois : un marquage monochrome est donc forcément beaucoup moins cher qu’un marquage multicolore. En broderie, le coût est proportionnel au nombre de points : par conséquent, une broderie grand format dans le dos ou au travers de la poitrine sera inévitablement plus chère qu’une broderie de petit format sur le cœur.
Le volume de commande
Des économies d’échelle se logent quasiment à toutes les étapes du processus de mise à disposition d’un uniforme, depuis les opérations d’approvisionnement jusqu’à l’expédition en passant par le marquage. Par conséquent, le coût unitaire d’un uniforme est bien moindre dans le cadre d’une commande de gros volume.
Ceci avantage les grands établissements, ayant beaucoup d’élèves, mais les établissements plus petits ont malgré tout des marges de manœuvre à cet égard. Ils peuvent par exemple jouer sur la programmation des commandes : passer autant que possible une commande globale en début d’année plutôt que plusieurs commandes fragmentées au fil des mois.
Quelques points de repère chiffrés
Ayant fait le tour de tous ces facteurs, on voit qu’il est difficile de répondre par un chiffre unique à la question du prix de l’uniforme. Pour donner toutefois quelques points de repère, disons ceci : dans notre expérience, en mettant de côté des vêtements « événementiels », type casquette pour une sortie scolaire ou T-shirt pour une compétition sportive, pour vraiment se concentrer sur des uniformes portés régulièrement tout au long de l’année :
- Le prix d’entrée est de l’ordre de 12 €, correspondant par exemple à un sweat-shirt à col rond, avec logo brodé ou sérigraphié, pour une petite école ;
- A l’inverse, le prix le plus élevé que nous ayons constaté est de l’ordre de 300-350 € (trousseau complet comprenant blazer, cravate, chemises, polos, pulls, pantalons, vêtements de sport, l’ensemble brodé aux couleurs de l’établissement, en plusieurs exemplaires pour utilisation quotidienne) ;
- Entre ces deux extrêmes, la majorité des demandes oscille entre 50 et 80 € par élève, typiquement pour un ensemble de polos, manches courtes ou manches longues, et de pulls ou sweat-shirts imprimés ou brodés, en plusieurs exemplaires pour utilisation quotidienne.